Les principales dispositions prévues par la Déclaration de Marrakech issue de la Quatrième Conférence Ministérielle sur la Sécurité Routière :
1. Engagements politiques et institutionnels
- Reconnaissance de la Déclaration de Moscou (2009), de la Déclaration de Brasilia (2015) et de la Déclaration de Stockholm (2020).
- Importance accordée à l’Afrique, qui enregistre les taux de mortalité routière les plus élevés (24% des décès mondiaux) malgré seulement 4% des véhicules immatriculés.
- Nécessité d’un financement accru de la sécurité routière dans les pays en développement, en particulier en Afrique.
- Intégration des objectifs de sécurité routière dans les politiques de développement, conformément à l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.
- Création du Prix International Mohammed VI pour la Sécurité Routière, récompensant les meilleures innovations scientifiques et techniques dans ce domaine.
2. Amélioration des infrastructures et des systèmes de transport
- Inscription de la sécurité routière comme priorité absolue, sans compromis avec d’autres facteurs tels que les coûts ou la rapidité des déplacements.
- Adoption de normes techniques internationales pour les infrastructures routières, particulièrement en Afrique.
- Développement de modes de transport sûrs et durables, intégrant les piétons, cyclistes et utilisateurs de transports publics.
- Mise en place d’une gestion multisectorielle, impliquant les ministères de la santé, des transports, de l’éducation, de l’industrie et des finances.
3. Sécurité des usagers de la route
- Adoption d’une vision zéro décès ou blessures graves sur les routes.
- Prise en compte des usagers vulnérables : piétons, cyclistes, personnes âgées, enfants, femmes et personnes en situation de handicap.
- Promotion de l’éducation routière, notamment à travers des programmes scolaires et des formations pour jeunes conducteurs.
- Lutte contre les facteurs de risque : excès de vitesse, alcool et drogues, non-port de la ceinture et du casque, usage du téléphone au volant.
- Encouragement des États à adopter des lois strictes sur la sécurité routière et à améliorer l’application des réglementations.
4. Financement et renforcement des capacités
- Mobilisation de fonds internationaux et nationaux, avec un rôle accru de la Banque Mondiale et du Global Road Safety Facility.
- Appel au soutien financier via le Fonds des Nations Unies pour la Sécurité Routière et d’autres mécanismes dédiés.
- Encouragement des investissements privés, notamment par les banques, les assurances et les entreprises, pour intégrer des critères de sécurité routière dans leurs financements.
- Renforcement de la coopération internationale, notamment Nord-Sud et Sud-Sud, pour le partage des technologies et des bonnes pratiques.
5. Mesures spécifiques pour les véhicules et la technologie
- Adoption et application des normes de sécurité des véhicules de l’ONU.
- Promotion des technologies avancées pour améliorer la sécurité des infrastructures et des véhicules.
- Développement de systèmes de gestion de la sécurité dans les entreprises (ex. : normes ISO 45001 et ISO 39001).
- Suivi des évolutions liées à l’intelligence artificielle et aux nouveaux modes de transport, y compris les plateformes de mobilité et les véhicules autonomes.
6. Suivi et évaluation des engagements
- Renforcement du suivi des performances en matière de sécurité routière, avec des indicateurs précis et des objectifs mesurables.
- Invitation à l’OMS de suivre l’application des engagements pris dans la Déclaration de Marrakech et d’en faire rapport à l’Assemblée Générale des Nations Unies.
- Organisation d’une réunion régionale de suivi en 2026 en Afrique, pour évaluer les progrès et harmoniser les politiques nationales de sécurité routière.
7. Appel à l’action mondiale
- Invitation aux États membres à :
- Créer des agences nationales de sécurité routière.
- Mettre en place des stratégies nationales financées et suivies.
- Adopter des modèles de financement durable.
- Engagement à faire de la sécurité routière une priorité mondiale, intégrée aux politiques de développement durable.
En résumé, un engagement collectif, un financement accru, une amélioration des infrastructures et une responsabilisation des États et acteurs privés pour réduire significativement la mortalité routière d’ici 2030.




